Mathilde Monnier dans la cour d’honneur

Après celle de Jan Fabre, c’est la pièce de la chorégraphe Mathilde Monnier qui investit l’espace magique de la cour d’honneur.

D’abord inspirée d’une œuvre de Kierkegaard, la création frère&sœur de Mathilde Monnier n’est pourtant pas une réflexion philosophique. Du texte, la chorégraphe aura retenu la structure en forme d’évolutions autour du même récit, celui d’Abraham menant son fils Isaac au sacrifice. Comment tracer un chemin vers quelque chose, et revenir au même point, puis reprendre, sans pour autant répéter ? Une interrogation que l’on retrouve par exemple en danse dans la notion de variation autour d’une même phrase ou d’un même thème. La pièce est constituée de trois parties traitant de la violence, du désir et du lien. Le grand espace de la cour d’honneur a permis à Mathilde Monnier et à sa complice scénographe Annie Tolleter de fragmenter le plateau en quatre lieux. La danse se détaille en fonction de ces espaces, ainsi que d’une boîte noire fermée et des circulations entre les différents lieux, reprenant, à l’instar de pièces précédentes comme Déroutes, l’idée du chemin.
N. Yokel

La Terrasse
juin 2005