Pavlova 3’23’’
de Mathilde Monnier

Convoquant la Mort du cygne et Pavlova tout ensemble, Mathilde Monnier a brodé, à partir des trois minutes initiales de la partition de Camille Saint-Saens, une pièce sensée tordre le cou du mythique volatile et d’achever – enfin – cette histoire de danse, voire de la danse, en leur réglant définitivement leur compte. Comment ? En accumulant les signes. Hélas, trop de signes tuent le cygne, mais aussi le sens – y compris celui de l’histoire. Une fois toute narration bannie, restait à se débarrasser de cette autre narrativité intrinsèque qu’est toute chorégraphie. L’improvisation sauvage d’excellents danseurs, notamment un carré d’as féminin constitué par Cecilia Bengolea, Julia Cima, I-Fang Lin et Corinne Garcia, y pourvoie. La pièce déplume. Les images de mort rendent parfois le corps explosif, plutôt bien vu. On pourra juste regretter que tous ces signes s’échinent un peu trop à fabriquer du prêt-à-penser… Signe des temps, sans doute.

Agnès Izrine
Danser - Décembre 2009