Adaptation de la série « H24 », « Black Lights » est un spectacle galvanisant sur la réappropriation des corps des femmes abîmés par les agressions sexuelles.
“Il y a quelque chose qui ne va pas. Quelque chose qui ne passe pas”, entend-on d’entrée de jeu, comme l’avertissement d’une révolution à venir. Les voilà, les huit danseuses mises en scène par Mathilde Monnier. Gisant au plateau. Rampant sous les projecteurs. Se figeant dans des positions outrées, parfois effrayantes. Autant d’illustrations de leurs corps cabossés par la violence, celle des agressions sexuelles en tout genre, du harcèlement de rue au féminicide, de la banalité du quotidien à la misère du fait divers.


Reprendre pied
Et puis l’on entendra des textes, écrits par des autrices (dont Lola Lafon, Alice Zeniter, Agnès Desarthe…) pour la série télé H24 (diffusée sur Arte en 2021), déclamés avec une intensité croissante. Et puis on les verra se lever, lentement, retrouvant leur puissance d’agir grâce à la colère, la prise de parole et la danse, bientôt chauffées à blanc par une musique électronique tonitruante, rendant coup pour coup, reprenant le dessus au fil d’une transe extatique. Black Lightss’est imposé comme l’une des claques du Festival d’Avignon 2023. Nous souhaitons à ces guerrières une immense tournée.

Black Lights, d’après la série H24 de Valérie Urrea et Nathalie Masdurand, chorégraphie Mathilde Monnier, avec Isabel Abreu, Aïda Ben Hassine, Kaïsha Essiane… Au Théâtre de la Cité internationale, Paris, du 29 novembre au 2 décembre. Puis en tournée.



par Igor Hansen-Løve

Publié le 19 novembre 2023 à 9h00 
Mis à jour le 25 octobre 2023 à 10h51