Le Théâtre national de Bretagne a invité une dizaine de chorégraphes avec un thème : le duo  (.) Mathilde Monnier, elle, ose les quarante minutes dans le Duo - c'est son titre tout simple - qu'elle présente avec le clarinettiste Louis Sclavis, mais on ne les voit pas passer. Monnier est l'une des plus belles danseuses contemporaines, belle de visage, de mains, de corps. Sa danse est nette, incisive, sans tricherie, sans pose, sans complaisances. Bien des ballerines classiques - qui se gaussent souvent du " manque de technique " des modernes - pourraient lui envier sa rigueur, le contrôle absolu qu'elle a de tous ses muscles, de tous ses nerfs. Dans ce Duo, où ses relations avec la musique sont fortes, presque palpables, elle déploie plus d'invention que dans ses récentes pièces, qui avaient un peu déçu. C'est ici une recherche grave concentrée, superbe.<br><br>Sylvie DE NUSSAC<br>Le Monde<br>Mercredi 6 Février 1991<br>