Inspiré de Lenz, une nouvelle inachevée du grand poète romantique Georg Büchner, le nouveau spectacle de Mathilde Monnier se penche sur l'essence du mouvement, la marche. Lenz est un promeneur. A travers les saisons, il parcourt les paysages vosgiens, plongé au rythme de ses pas, dans une médiation sur la destinée humaine. Dans 'Déroutes' treize danseurs-marcheurs se croisent sur le plateu envahi de blocs de glace sonores, se croisent sur le plateau envahi de blocs de glace sonores, de souffleries musicalisées. La glace fond en direct, le compositeur erikm actionne les gigantesques soufflets emplis d'harmonica. Une bande sonore improvisée et très écrite qui devient le décor du spectacle. ce sont les bruits, les sons qui servent d'obstacles aux personnages. En chemin, ils se croisent, reconfigurent l'espace, sur un tempo propre à chacun d'eux. En jouant sur les mots, Mathilde Monnier imbrique les routes, droites et des traverses, et la déroute, plus martiale celle-là. Dans un final inattendu, la soliste est à la limite d'une marche militaire. Encore une marche, lointaine parente des déambulations de Lenz.
Saskia LEBLON
La Gazette
Du 14 au 21 Février 2003