Ni hommage, ni contre hommage à Merce Cunningham, Mathilde Monnier signe une chorégraphie sous forme de poème visuel. Comme de nombreux danseurs dans les années 80, Mathilde Monnier a découvert la danse et fait ses classes dans le célèbre studio de Merce Cunningham à New york. De cet enseignement, elle a voulu s'éloigner, puis danser contre.Puis plus tard encore, en regardant les spectacles de la compagnie, s'en inspirer à nouveau. " J'ai compris, reconnaît Mathilde Monnier, directrice du centre chorégraphique national de Montpellier L-R, qu'il était l'une des sources d'inspirations les plus importante pour moi. " Sa dernière création, en deux volets, " Signé, Signés ", est une chorégraphie sous forme de poème visuel. Elle procède par libre association de mouvements, d'actions et de sons. " De Merce Cunningham, j'ai voulu me souvenir et retenir certaines constantes de son travail, explique-t-elle, la fragmentation des corps et de l'espace, l'autonomie des mouvements et des intentions, l'invention de l'utilisation du dos dans la danse. Je pourrais dire que cette chorégraphie est née sous X, d'une paternité perdue, retrouvée puis reperdue. " L'hommage à Merce Cunningham se lit dans ce premier volet de ce diptyque, " Signé ". Dans le second " Signés ", elle bouscule audacieusement, quoique non sans fantaisie, bien des pudeurs. Tout en se méfiant de l'improvisation, Mathilde Monnier incite quand même à chercher et créer en laissant une plus grande marge de manouvre aux danseurs, plus de possibilités d 'expression individuelle. Tout comme pour la musique de ce spectacle entre improvisations électroacoustiques et chant des oiseaux.


Midi spectacles
Mercredi 14 Mars 2001