Après Christine Angot et Katerine, Mathilde Monnier joue avec les mots de l'écrivain Tanguy Viel dans Nos Images.
Nos images, la proposition de Mathilde Monnier, Loïc Touzé et Tanguy Viel pour Antipodes, a tout de l'ovni artistique où les mots parlent de cinéma sans une image, où la danse est presque aux abonnés absents, où le décor et la musique sont réduits à la portion congrue.
Mais avec, dans une manifestation que le public juge volontiers élitiste (surtout celui qui n'y a jamais mis les pieds !), un hommage tout à fait incongru à Louis de Funès et au cinéaste américain des gros seins, Russ Meyer.
Moteur, action, générique de début. Plan large sur les trois artistes qui interrogent le public dans un quiz cinématographique plutôt élitiste, quoiqu'avec une pointe d'humour. Plan plus serré sur la prestation de Tanguy Viel, dans le rôle d'un critique de cinéma français - pertinent au demeurant - à propos de La mort aux trousses, avec Cary Grant, d'Hitchkock.
Cela ressemble au cinoche français, bavard, avec peu d'action. Mais où est la danse là-dedans ? Patience, la voilà ! Tout à coup, le film - pardon, le spectacle - s'éveille avec un texte dit façon Frédéric Mitterrand quand il parlait cinoche à la télé. Gros plan sur un duo chorégraphié à la Bonnie and Clyde. Plongée sur une imitation hilarante de Louis de Funès.
Générique de fin, rideau tiré, sur les néons, les feux, les phares des voitures et les silhouettes des passants, qui continuent leur vie derrière la verrière. Des images d'ici, des vraies, en écho aux images inscrites en nous que le spectacle a réveillées, aux souvenirs, à nos idoles revendiquées, à la fascination pour les héros qui deviennent des ratés, et vice-versa. On inscrit Nos images pour les Césars ?