“Black Lights”, des corps déchaînés et surpuissants pour s'attaquer aux violences faites aux femmes

Mathilde Monnier met en corps et en voix les violences faites aux femmes avec force. Au plateau, des souches d’arbres calcinées exhalent encore leurs fumées, huit interprètes aux corps alanguis, juste un temps, les regards ne lâchent pas le public des yeux. Puis la tempête de déferler : pluie de mots, corps ventés, pliés, effondrés, disloqués, corps debout se laissant choir, corps sonores, corps bousculés. En puisant matière dans les textes de la série H24 (diffusée sur Arte), Mathilde Monnier appuie là où ça fait mal, tourne et retourne le couteau dans les plaies faites aux femmes avec justesse.

« Il y a quelque chose qui ne va pas. Quelque chose qui ne passe pas », la colère est bien là. Un spectacle nécessaire qui mêle habilement deux expressions, théâtre et danse. Une parole frontale qui claque, des corps déchaînés et surpuissants, la chair tremble, se débat mais ne plie pas, c’est fini ce temps-là. Mathilde Monnier tend le fil de son propos jusqu’à l’acmé d’une transe climax foudroyant le public… Salve d’applaudissements !

Sophie Bauret - 21 juil. 2023 à 14:21 | mis à jour le 21 juil. 2023
https://www.ledauphine.com/culture-loisirs/2023/07/21/black-lights-corps-dechaines-et-surpuissants