mathilde monnier, loïc touzé et tanguy viel
1ère version du spectacle créée au triangle, scène conventionnée danse/rennes, dans le cadre du festival agitato 09
En France, pour bien écrire sur le cinéma il faut avoir une certaine distance. Il faut avoir la tête froide. D'autant que, j'ai remarqué, on échoue à peu près toujours à parler de ce qu'on aime.
“On échoue toujours à parler de ce qu'on aime” est une citation de Roland Barthes, mais c'est aussi une précaution qu'on peut prendre pour s'excuser par avance de ce qu'on va dire. Même s'il ne faudrait jamais s'excuser de rien dans la vie, parce que c'est un signe de faiblesse.
“Never apologize, it's a sign of weakness”, comme disait John Wayne dans je ne sais plus quel western, en bon capitaine de la cavalerie américaine.
Mais moi ça m'est resté comme une devise, inapplicable, certes, mais une devise quand même “never apologize, it's a sign of weakness”, ce qui est particulièrement vrai dans la critique de cinéma, quand on aspire à la critique de cinéma, qui est un monde très exigeant, un monde où il faut savoir s'imposer, si je puis dire, avec virilité. C'est un autre point qu'il faudrait développer, la virilité à l'œuvre dans la critique de cinéma. Il y a beaucoup de cow-boys dans la critique de cinéma, beaucoup de petits John Wayne sans bien sûr l'envergure véritable de John Wayne mais disons, des allures de John Wayne.
Les critiques de cinéma sont les cow-boys de la pensée.
Je les imagine toujours descendre de cheval avec les jambes arquées, et entrer dans les salles de rédaction comme on entre dans un saloon, la main à la ceinture, prêts à dégainer sur tel ou tel film. Sauf qu'au lieu d'un revolver ils ont des phrases plein la bouche. tanguy viel - extrait du spectacle
chorégraphie et interprétation mathilde monnier et loïc touzé
textes et interprétation tanguy viel
collaboration artistique annie tolleter
costumes laurence alquier
lumière éric wurtz
réalisation sonore antonin clair
production centre chorégraphique national de montpellier languedoc-roussillon