création au festival montpellier danse 04 / durée 70 mn
chorégraphie mathilde monnier
musique PJ Harvey
scénographie annie tolleter
lumière éric wurtz
costumes dominique fabrègue assistée de laurence alquier
réalisation sonore olivier renouf
travail de préparation germana civera
regard sur le travail claude espinassier
interprêtes germana civera / ondine cloez / corinne garcia / natacha kouznetsova / i fang lin / ana sofia neves gonçalves / ayelen parolin / filiz sizanli
Ce spectacle se nourrit d'une accumulation d'expériences vécues à la fois en répétition dans les studios de danse mais aussi dans d'autres lieux de danses publics ou privés (concerts, fêtes, boîtes de nuit, dans la chambre). Aborder les croisements du privé dans la sphère publique pas comme une question générale mais bien dans notre pratique de la danse et du geste.
Comment les strates du privé croisent-elles celles de nos professions ?
Quelles sont les interférences, les confusions, les points de rencontres entre ce que nous pratiquons dans nos métiers de super spécialistes et le rapport d'une part avec le public, et d'autres part avec nos sphères personnelles ?
Que voit-on d'un danseur très expérimenté qui danse dans un lieu public et non sur une scène ?
Cette recherche posera d'emblée un état de danse tourné vers le plaisir - plaisir du regard, plaisir d'être regardé - mais aussi un état tourné vers le ressenti. Il s'agit de convoquer un monde à soi, de dégager un "laisser-aller du mouvement", un "lâcher prise du geste" déplaçant la notion d'écriture chorégraphique.
Parler de la danse comme d'une expérience avant toute autre chose, une expérience qui convoque des mémoires différentes et superposent sans hiérarchie un ensemble de mouvements contradictoires allant de la virtuosité à la banalité, voire à la vulgarité.
Publique est traversé de l'intérieur par les questions de regard et de public, non pour les résoudre mais pour tenter de les démêler, de les déplacer, plongeant au coeur même du dispositif son propre public. Chaque danse est elle-même adressée à une autre protagoniste sur le plateau dans un élan de soutien et d'empathie. On sait qu'au moment où apparaît le mot "empathie" au début du XXe siècle, c'est souvent l'exemple d'une danseuse ou d'un acrobate qui a été donné. C'est donc bien la nature de la relation entre le spectateur et le danseur qui est posée. C'est à travers cette équation spectateur - danseur, ou de manière plus large du public face à ce qu'il voit, croit apercevoir, projette, comprend ou refuse de voir, que je souhaite orienter mon travail.
C'est autour de ses états de danses que le rapprochement avec le public sera imaginé dans une relation étroite avec la musique. C’est pourquoi, j’ai choisi de travailler à partir de l’œuvre d’une artiste musicienne chanteuse, égérie des années 90 à 2000 et connue sous le nom de P.J Harvey. Sa musique à la frontière du rock est tout d’abord la mise en exergue d’une voix rauque, sensuelle et très féminine qui évoque toutes les violences et les tendresses d’une époque et d’une génération.
mathilde monnier
coproduction festival montpellier danse / théâtre de la ville - paris / festival d’automne / deSingel - anvers / centre chorégraphique national de montpellier languedoc-roussillon